Visite du service des Urgences - Centre Hospitalier Jura Sud
Au cœur d'un été présenté comme celui de tous les dangers pour le système de santé, à bout de souffle et épuisé par deux ans et demi de Covid, je me suis rendue aux services des urgences et du SMUR du Centre Hospitalier Jura Sud à Lons le Saunier. Les choses se passent moins mal que ce que l'on pouvait craindre, l’hôpital de Lons-le-Saunier a tenu bon cet été, la continuité des soins est maintenue sans rupture de prise en charge grâce à l’implication des équipes soignantes.
Je remercie le Directeur Monsieur Guillaume DUCOLOMB, la présidente de la CME Madame le Docteur Perrine DELLON, la cheffe de services des urgences SMUR Madame Gisèle RENAUD, les médecins urgentistes, infirmières, aides soignantes, brancardiers ainsi que l'ensemble du personnel qui m’ont reçue. Les urgences ont fonctionné comme le reste de l'année malgré un afflux notoire de patients en juillet. La maison médicale de garde assure son rôle tous les jours de 19 à 22h ainsi que le weekend. Parallèlement, adossée au service d’urgences, la structure mobile d'urgence et de réanimation (SMUR) apporte une réponse 24h/24 et 7 jours/7 à l’urgence vitale ou grave en lien avec les Services Départementaux d’Incendie et de Secours (SDIS). La ligne de SMUR qui a être équipée de trois véhicules neufs fonctionne normalement. Malgré un quotidien particulièrement chargé, les équipes développent des projets tels que la création d'un centre de formation aux gestes d'urgence.
J'ai pu constater la mise en œuvre concrète de plusieurs mesures nationales prévues par la mission BRAUN pour renforcer le temps médical et soignant à l’hôpital pendant l’été.
Sont par exemple mis en place à Lons le Saunier, le doublement des majorations de nuit pour les personnels soignants, la revalorisation de 50 % des gardes pour les médecins pour une durée de 3 mois, le doublement de la majoration des heures supplémentaires à l’hôpital.
L’ouverture de la maison médicale de garde le samedi facilite le fonctionnement des services. La mobilisation des médecins libéraux cet été est déterminante pour décharger l’hôpital des soins non urgents. Les médecins généralistes sont incités à prendre des patients qui leur sont adressés par le centre 15, une majoration de 15 euros par consultation est autorisée (dans le cadre d’un plafond hebdomadaire).
Le centre de soins non programmés qui rendait de grands services pour la prise en charge des soins non urgents, et de la petite traumatologie fait défaut, il est en voie de remise en place par la Communauté Professionnelle Territoriale de Santé (CPTS). Il pourra dispenser également des consultations de médecine générale.
En complémentarité avec les transporteurs sanitaires privés, les Services départementaux d’incendie et de Secours sont également mobilisés dans le cadre de la régulation assurée par le 15.
Pour que la continuité des services d'urgence soit assurée, l’ARS a renforcé le suivi des tensions : Madame WANWANSCAPPEL, déléguée départementale, organise des réunions territoriales régulières associant les établissements de santé, les représentants de la médecine de ville et des structures médicosociales et de l’Hospitalisation à DOmicile (HAD).
Toute ma reconnaissance va aux personnels avec lesquels j'ai pu échanger librement et dont j'ai bien noté les préoccupations en particulier l’attente pour la prise en charge des malades en aval des urgences, due à la fermeture estivale de lits en raison du manque de personnel, la régulation du 15 pour les services du SMUR.
De l'avis général, la situation tendue aux urgences n'est qu'une facette d'un mal profond touchant le système de santé français. Les urgences sont à l'interface entre la médecine de ville et la médecine d'hôpital. Elles concentrent les problèmes des deux.
Les acteurs de la santé attendent donc avec impatience l'ouverture de nouvelles discussions plus globales et des mesures précises et opérationnelles d’ici la fin d'année.
Nous avons déjà beaucoup fait pour l’hôpital: reprise de la dette, avec le Ségur de la Santé revalorisation des salaires et financement de gros investissements à l’hôpital,(33M€ pour Lons le Saunier) Mais nous avons bien conscience qu’il faut aller beaucoup plus loin et beaucoup plus vite. Je ne manquerai pas de faire remonter l'ensemble de nos difficultés et des attentes locales au Ministre de la Santé.
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